Réunion préparatoire de la deuxième table-ronde pour le financement du RGPH5

29 Janvier 2021 à l'INSTAT

Réunion préparatoire de la deuxième table-ronde pour le financement du RGPH5

Des pistes de solutions pour combler le gap de financement

Pour mieux planifier la deuxième table-ronde des bailleurs pour le financement du gap du budget du Cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH5), le Ministère de l’Economie et des Finances a tenu, ce jeudi 28 janvier 2021, une réunion préparatoire virtuelle avec les Partenaires Techniques et Financiers. Elle a été présidée par le Ministre Alousseni SANOU.

La conduite du RGPH est un processus coûteux dont la réalisation exige des moyens humains, matériels et financiers considérables. L’opération est aujourd’hui évaluée à 25,4 milliards de F CFA. Le gap du financement dudit budget s’élève à 9,4 milliards. D’où la décision d’organiser très prochainement une table-ronde des bailleurs de fonds pour combler ce gap. La présente réunion qui s’est tenue en visio-conférence, s’inscrit dans le cadre de la préparation optimale de cette table-ronde. Outre le Ministre de l’Economie et des Finances et le Représentant-Résident de l’UNFPA, coordinateur du sous-groupe statistique des partenaires techniques et financiers, les représentants des missions diplomatiques accréditée au Mali, les partenaires techniques et financiers, ont pris part à cette rencontre.

Le Dénombrement : couronnement de tous les efforts déjà consentis

« Le Gouvernement de la transition accorde une attention particulière à l’exécution du dénombrement du RGPH5 », a souligné le ministre SANOU, sollicitant du coup l’appui des PTF, en raison des contraintes de l’Etat, liées aux multiples défis dont le pays fait face. Pour lui, la réalisation du dénombrement du RGPH5 « s’impose comme une priorité dans le sens où ses résultats permettent non seulement d’évaluer l’impact de la crise multidimensionnelle sur les conditions de vie des populations mais également constituer une situation de référence pour les nouvelles autorités qui seront installées à l’issue de la transition ».

Les travaux préliminaires et intermédiaires du RGPH5 sont en cours depuis quelques années. Celles-ci ont permis de réaliser, entre autres, la cartographie censitaire, le recensement pilote et l’enquête post-censitaire test. « Nous sommes, à présent, à une autre phase cruciale du processus de mise en œuvre du recensement. Il s’agit du Dénombrement Général », a rappelé le Ministre SANOU, qui a remercié les organisations bilatérales et multilatérales pour leurs appuis. « De toute évidence, cette phase ne tolère aucune insuffisance financière. Elle est sans équivoque le moment du couronnement de tous les efforts consentis autour des travaux du RGPH5 », a-t-il ajouté.

Le ministre, dans son intervention, a rappelé l’importance des statistiques dans le processus de développement du pays. « Le rôle instrumental de l'information statistique dans le processus de développement économique et social est fondamental. Ce rôle s'inscrit dans la démarche qui veut que la prise de décision se fasse sur la base d'informations pertinentes. Les politiques publiques, de même que les plans, le processus budgétaire, les programmes et projets de développement qui en découlent se fondent sur des statistiques fiables et à jour ». Ces « données sont importantes pour créer et répartir les richesses d’un pays », a assuré Eugène KONGNYNY, Représentant-Résident de l’UNFPA au Mali.

Plusieurs représentants d’organismes de coopération y ont pris part ; de même que plusieurs cadres de l’Institut National de la Statistique (INSTAT), avec à leur tête le Directeur Général, Dr Arouna SOUGANE. Il a présenté l’état d’avancement du RGPH5, en insistant sur les défis majeurs de cette opération. « Le Recensement est la plus grande opération statistique qui permet d’avoir des informations jusqu’au niveau le plus fin possible, c’est-à-dire les villages, les quartiers et les fractions nomades sur le territoire », a souligné le Directeur Général de l’INSTAT.

Solide expérience en matière de recensement

En dépit de tout, le Mali a une bonne expérience dans l’organisation des Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat. Le pays a, à son actif, quatre RGPH réussi de son histoire : 1976, 1987, 1998 et 2009. Le pays est l’un des premiers sur le continent à s’engager dans un processus de recensement numérique, tel que recommandé dans la série 2020 des Nations Unies. Un tel recensement « demande beaucoup de moyens humains, matériels et financiers qu’il faut mettre en place pour aboutir à des résultats probants », a indiqué SOUGANE. L’un des enjeux politiques majeurs du RGPH5 est que ses données peuvent, d’une part, contribuer à assurer, entre autres, l’équité dans la répartition des sièges à l’Assemblée Nationale et faciliter, d’autre part, l’opérationnalisation des régions non encore fonctionnelles.

Il faut noter qu’au Mali la base de sondage des enquêtes périodiques est tirée des données du dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH). Le RGPH fournit des indicateurs non seulement sur la taille, la composition et la répartition spatiale de la population, mais aussi sur les mouvements naturels et migratoires ainsi que sur les caractéristiques des logements et les conditions de vie des ménages. La loi institue une périodicité de dix (10) ans pour la réalisation de cette opération. C’est dans ce cadre que s’inscrit le RGPH5. La dernière opération dudit recensement au Mali remonte à 2009.